L’expression « rendre grâce » n’est guère dans le vocabulaire courant aujourd’hui. Elle semble attachée désormais au vocabulaire spirituel. Elle est pourtant à lier avec le mot français en son sens ancien « Merci » que les anglophones utilisent au sens de « pitié » ou dans la belle expression « je suis à votre merci », « faites-moi grâce ». Les textes de ce jour relatent des retours en grâce et des « rendre grâce ». Comme nous le disons dans le dialogue ouvrant la prière eucharistique : « rendons grâce au Seigneur notre Dieu ».

Le syrien Naaman revient vers Elisée pour rendre toute grâce reçue au Dieu d’Israël. Paul, le converti du chemin de Damas, rend grâce à Dieu par sa vie donnée de missionnaire de la Bonne Nouvelle. Le lépreux, qui plus est, un samaritain est purifié, réintégré dans la communauté et revient vers Jésus pour rendre grâce.

Les disciples de Jésus ne vont plus au Temple pour faire leur offrande d’action de grâce. C’est vers Jésus qu’ils reviennent puisqu’il est le nouveau Temple.

En conclusion de la prière eucharistique le prêtre dit : « par Lui, avec Lui et en Lui. A Toi Dieu le Père tout puissant, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. » Et nous répondons : « Amen ! » Demandons au Seigneur la grâce de goûter le poids de ces paroles à la messe du dimanche. En venant à l’eucharistie, nous sommes comme Naaman découvrant l’œuvre du Dieu d’Elisée. Nous sommes comme Paul courant l’Empire romain pour annoncer l’Évangile de Dieu qu’il avait persécuté. Nous sommes comme ce lépreux revenant au Seigneur. Sur la croix, c’est le Christ qui rend toute grâce à Dieu. Jésus ne vient pas seulement nous guérir ; il nous ouvre la porte de la vie éternelle. Et nous sommes invités à le faire découvrir à tous ceux qui pensent que Dieu est loin d’eux ou qu’ils sont oubliés de Dieu.

En ce mois du Rosaire, apprenons de Marie à rendre grâce comme en son Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

Bon dimanche.

Jean-Baptiste, Curé