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Un hiver à Québec

 

 

Passer l’hiver à Québec paraît à beaucoup, ici, un choix bizarre surtout lorsque les conditions météorologiques sont délicates, comme ce dernier dimanche 20 janvier. L’Ouest-France du 21 janvier dans un bref entrefilet le mentionnait : « Le Québec a été frappé par un froid extrême ce week-end, avec des températures enregistrées à … -37° à Québec. … Du jamais vu depuis 1920 ! »

 

Pourtant en déplacement le samedi et le dimanche, pour célébrer deux messes, j’ai circulé pour revenir à Québec dans ce froid, le vent et la  neige, avec parfois une visibilité quasi-nulle, des routes barrées et donc des déviations ; on appelle cela : la poudrerie !  Une expérience à ne pas renouveler souvent !

 

 

 

Je loge dans les locaux du Séminaire de Québec – les séminaristes sont aujourd’hui dans les locaux plus adaptés à leur nombre – en compagnie d’une bonne trentaine de prêtres. La plupart sont en retraite, âgés de plus de 75 ans, et, dans l’ensemble en bonne santé et autonomes. Le plus ancien approche des 90 ans. Une petite demi-douzaine sont encore en activité ; certains à temps plein, d’autres, comme moi, donnant un coup de main dans les paroisses de Québec, ou aux alentours. Pour ma part, je vais dans un secteur qui expérimente ce que nous vivons dans le diocèse. Un regroupement de 3 ensembles paroissiaux qui comporte aujourd’hui 29 communautés, avec 2 prêtres en responsabilité, et 4 ou 5 retraités ou demi-retraités comme moi. La géographie est tout autre que chez nous : le secteur va de la rive droite du St Laurent jusqu’à la frontière de l’Etat du Maine (USA). Cela fait plus de 150 km d’un point à l’autre. Vous pouvez vous doutez que les conditions hivernales demandent prudence sur la route, et anticipation dans les déplacements.

 

 

 

Les conditions de vie sont excellentes : je bénéficie d’un grand bureau-salon, d’une chambre et d’un cabinet de toilette. Le personnel vient régulièrement faire l’entretien. Une cafétéria nous offre chaque jour un assortiment de hors d’œuvres, de plats de résistances et desserts, le midi comme le soir. Les tables de 4 offrent la possibilité de se retrouver avec des convives différents ; Les discussions ne manquent pas.

 

C’est ainsi que j’ai eu l’occasion de parler des funérailles, avec 2 collègues chargés plus particulièrement de la liturgie. Ici elles sont présidées presqu’exclusivement par des prêtres, avec, de ce fait, très souvent une eucharistie. Comme les membres du clergé diminuent en nombre, la question d’un appel et d’une formation de laïcs se pose. Sébastien GUIZIOU a pu me faire parvenir en PDF, le document que nous avons à notre disposition dans le diocèse depuis quelques années. Les diverses questions posées par les collègues s’y trouvent abordées. Ils sont très intéressés par ce que nous réalisons et soulignent que nous sommes très en avance sur ce qui se passe dans le diocèse de Québec.

 

Si cet échange offre la possibilité d’une fructueuse collaboration, cela est profitable pour chacun !

 

 

 

Malgré le froid, je m’efforce de faire une marche d’une bonne heure régulièrement. Je suis au cœur du Vieux Québec, mais environné, par un vaste espace, gazonné l’été, enneigé l’hiver où s’adonnent les randonneurs en ski de fond : ‘Les Plaines d’Abraham’. Une place, proche également du Séminaire, offre de faire du patinage. Et j’y vois de temps à autre des petits de 3 ou 4 ans, chaussés de patins et poussant un petit déambulateur, au milieu des patineurs. A 5 ou 6 ans, je constate qu’ils se débrouillent très bien, comme les plus grands.

 

Le château de Frontenac, image de Québec, est tout proche, à moins de 10 mn ; dominant le fleuve Saint Laurent, la grande esplanade qui le précède est envahie de touristes, surtout en fin de semaine. Même en plein hiver, ils sont encore nombreux. Et comme le Carnaval de Québec va se dérouler pendant 2 semaines fin janvier début février, il y aura du monde dans les rues.

 

 

 

Si je prends un bon bout de temps pour lire : journaux, revues – la salle de lecture est très bien fournie, y compris en diverses revues françaises – ainsi que quelques livres plus sérieux que j’ai apportés, je n’oublie pas une escapade de temps à autre en motoneige. C’est autre chose que la moto, mais c’est l’occasion de parcourir quelques sentiers (en compagnie d’un ami et de son épouse) où jaillissent parfois 2 ou 3 chevreuils ; occasion également de prendre un bon bol d’air.

 

 

 

Voilà un rapide et bref aperçu de ce que je vis en ce moment dans ce coin de pays dont dit Gilles VIGNEAULT : « Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver ! »

 

 

 

Québec, le 22 janvier 2019

 

Jean-Marc POULLAOUEC